Prochain arrêt : la Chine. Un pays de grosses opportunités ou un crash avec la réalité ?

L’une des étapes clés du programme Brinc ScaleUp* dont nous sommes parrain fut un voyage d’apprentissage en Chine. L’un de ses objectifs principaux était de prendre connaissance, in situ, des possibilités qui sont offertes par l’Empire du milieu dans le contexte de la production de masse. Les start-up invitées ont été scrupuleusement sélectionnées selon leur avancement sur le chemin du prototypage, d’où l’importance pour leurs responsables de vérifier quelle distance ont-elles encore à parcourir entre leur idée de départ et l’arrivée de leur produit sur les étagères des magasins.

 

Maciej Halbryt, le directeur du Sescom Innovation Lab et coordinateur de la collaboration entre Sescom et Brinc ScaleUp, a notamment été de la partie. Une fois de retour en Pologne, il a gentiment accepté de répondre à nos questions concernant ce voyage.

 

En reprenant la question du titre, considérez-vous que la Chine est réellement une terre promise pour les rêveurs des technologies nouvelles ou est-ce qu’elle les fait rapidement descendre de leurs nuages ?

La dynamique du développement en Chine est tellement grande que, sur le marché local, même des projets relativement modestes auraient paru de grande envergure à l’échelle européenne. Si vous souhaitez vous lancer dans la production et la vente en masse, il n’y a pas de meilleur endroit pour vous dans le monde entier. Mais attention, maintenir une dynamique de développement adéquate risque d’être extrêmement exigeant. En effet, la Chine est un marché uniquement pour les plus endurants et les plus résistants.

 

Le voyage à Hong Kong et à Shenzhen était considéré dès le départ comme une étape clé du programme. En effet, c’est justement là bas que les responsables des start-ups invitées devaient découvrir de leurs propres yeux la réalité des processus de production sur place. Est-ce que ce fut pour eux un réveil brutal de leur doux sommeil rempli de visions ambitieuses ?

De nos jours, à l’époque où l’accès à Internet et aux émissions de vulgarisation scientifique est courant, l’intérieur d’une usine ne surprend plus personne. Par contre, les processus de production hautement automatisés demeurent l’un des mécanismes les plus hypnotisants que l’on peut s’imaginer. En effet, les chiffres impressionnants que cela implique, par exemple la production mensuelle capable d’atteindre des centaines de milliers d’unités, peuvent légitimement donner le vertige. En regardant travailler de telles usines, on n’est plus qu’à un pas d’en conclure que, après tout, la production en masse est quelque chose de relativement simple. En effet, le vrai défi ne consiste pas à fabriquer un produit, mais à trouver des clients désireux de l’acheter. Je crois que la possibilité de s’en convaincre de leurs propres yeux fut une expérience très précieuse pour les responsables de start-ups invitées au programme et j’espère qu’elle va les inspirer à un travail encore plus tenace et efficace.

 

La Chine, c’est également le stéréotype d’une production massive d’objets de piètre qualité et d’exploitation des ouvriers. Est-ce que les choses ont évolué là-dessus ?

Évidemment, même si rien n’aurait changé dans ces domaines-là, les Chinois ne l’auraient pas dit ni montré ouvertement. En effet, le jeu des apparences y fait toujours une partie intégrale des contacts avec les étrangers. En revanche, le déroulement des contrôles de qualité auxquels nous avons eu l’opportunité d’assister dans une usine de produits électroniques permet de croire que l’appellation « Made in China » de nos jours n’est plus synonyme de ce qu’elle était il y a encore une dizaine d’années.

 

Pour apprendre plus sur le voyage en Chine, vous pouvez visualiser un court reportage disponible ici :

 

*Brinc ScaleUp est un programme de soutien à des start-up prometteuses du secteur IdO. Son idée directrice consiste à fournir de nouvelles solutions technologiques innovantes à des entreprises à travers leur coopération étroite avec des start-ups choisies. Le programme est cofinancé par l’Agence polonaise de développement de l’entrepreneuriat (pl. Polska Agencja Rozwoju Przedsiębiorczości).